EXPOSITION
Humeurs en série rassemble les œuvres de deux jeunes artistes, Sébastien Hildebrand et Elodie Wysocki, autour d’une obsession commune : la répétition. Chacun y présente des séries, des collections, des ensembles créés par l’impulsion d’un geste répété, accumulé. Au sein de chaque série, une question qui revient, encore et encore, celle sous-jacente du temps. De la déconstruction à la reconstruction, de l’oubli au souvenir partiel qui demeure, du vide de ce qui a été à la survivance de ses fantômes et de ses traces, le temps s’impose et s’expose. Les images reviennent, apparaissent et transparaissent, dans un espace qui devient alors une zone trouble, mouvante, hors du temps. Désir de retour, nostalgie peut être, exigence en tout cas de trouver dans le recommencement d’un geste, la répétition d’une image ou d’une forme, non pas une fin mais une continuité. La répétition n’est plus alors une simple routine bienveillante et rassurante mais une nécessité exigeante, un principe de vie. Car y revenir, réitérer l’expérience, recommencer, n’est en soi finalement, qu’en vouloir encore un peu plus.

Sébastien Hildebrand
Malgré la diversité de ses pratiques, Sébastien Hildebrand reste fidèle à une démarche récurrente, celle de la fabrication des images; avec ce questionnement permanent du rapport entre l’homme et la machine. Il considère toujours ses réalisations comme le fruit d’un travail en binôme. La machine impose des contraintes que l’humain s’efforce de suivre en y mêlant une réelle implication physique et temporelle. En suivant scrupuleusement un protocole infligé par l’ordinateur, la promesse est faite d’un résultat sans faille. Mais, appliqué par l’homme, le procédé établi par la machine n’exclut pas le risque zéro. Les nouvelles technologies sont donc très présentes dans sa pratique plastique. La machine peut y être utilisée comme simple outil de préparation ou encore être composante entière d’une pièce intégrée dans l’Hybrid Art. Le virtuel devient alors tangible, et ses protocoles concrets.